Le cubisme
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Le cubisme

« Le cubisme est l’art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision, mais à la réalité de conception. » - Guillaume Apollinaire

« Quand nous avons fait du cubisme, nous n’avions aucune intention de faire du cubisme, mais seulement d’exprimer ce qui était en nous » - Picasso

Le viaduc de l'Estaque

Georges Braque

Un lieu chargé d'histoires Petit port de pêche près de Marseille, L’Estaque accueille à la fin du 19e siècle et au début du 20e de nombreux artistes. Cézanne vient s’y réfugier pendant la guerre de 1870. C’est pour marcher sur ses traces que Braque s’y rend pour la première fois en 1906, puis en 1908.

Un décor inspirant Parmi les toiles peintes durant son deuxième séjour, pendant l’été 1908, Le Viaduc à L’Estaque témoigne de cet hommage à Cézanne à partir duquel Braque développe sa propre peinture. Dans cette toile, le souci de construire un espace propre à la toile conduit le peintre à éliminer les détails, à simplifier les formes des maisons pour les réduire à des cubes.

L'avènement du cubisme ? Exposé parmi d’autres de la même série dès l’automne 1908 à Paris, ce tableau fait dire au critique d’art Louis Vauxcelles, qu’il est composé de « petits cubes » et inaugure un style nouveau, le « Cubisme », selon un néologisme du critique.

1908 | Huile sur toile, 72,5 x 59 cm

Figure triste

Une approche nouvelleDébut 1911, Francis Picabia crée des peintures colorées et expressives d'une manière fauviste, mais à la fin de l'année, il développe une approche fragmentée et plane en réponse au cubisme, mouvement en pleine effervescence à l'époque.

Une mélancolie abstraitePicabia a choisi une palette sombre : du noir, du gris et du blanc associés à un bleu froid, une teinte traditionnellement associée aux sentiments de malheur. Au sein de la composition abstraite, on peut apercevoir un petit personnage assis de profil, le bras droit tendu et la tête penchée sur le côté soutenue par un bras gauche fléchi.

Une représentation familière ?Un tel langage corporel exprime le découragement et rappelle les représentations antérieures de la mélancolie dans l'art. Cette petite figure semble, à son tour, être entourée par l'étreinte d'une autre figure plus grande. Picabia, dont la propre mère est décédée alors qu'il n'avait que sept ans, représente peut-être une scène de confort ou de chagrin maternel.

Francis Picabia
1912 | Huile sur toile, 124.46 x 124.46 cm

Guernica

Une période sombre de l'histoireEn 1937, la République espagnole demande à Picasso de réaliser une grande composition pour l’exposition Universelle de Paris. Juste après, cette commande Guernica subit plusieurs vagues de bombardements de la part de L’Allemagne nazie. Guernica, ravagée, compte des centaines de morts et de blessés, tous civils.

Mettre des formes sur des motsPicasso, exilé à Paris, prend connaissance du drame dans les journaux. Troublé par les récits qu’il lit et les photographies qu’il voit, il crée Guernica comme pour pousser un énorme cri de colère face à la folie de l’humanité. Le procédé de représentation «cubiste» met pour sa part le massacre en image : il déconstruit les formes, les mélange, les associe et dissocie comme le feraient les bombes et leurs éclats.

Pablo Picasso
1937 | Huile sur toile, 752 x 351 cm